Les débardeurs de Montréal, au Canada, ont annoncé leur intention de déclencher une grève à compter du jeudi 31 octobre, ciblant deux grands terminaux à conteneurs. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un désaccord persistant au sujet de leur contrat. La section locale 375 du SCFP a exhorté l’Association des employeurs maritimes à conclure une entente, affirmant que la grève se poursuivrait indéfiniment à moins qu’elle ne règle les problèmes liés à l’horaire de travail. Le syndicat était toutefois prêt à annuler la grève si une entente sur les heures de travail était conclue.
La section locale 375 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) était sans contrat de travail tout au long de l'année 2024 en raison de conflits sur les horaires de travail découlant d'ententes précédentes. Les dirigeants syndicaux ont accusé Termont, l'entreprise qui gère les terminaux Viau et Maisonneuve, d'avoir délibérément créé des horaires de travail qui nuisaient à la conciliation travail-vie personnelle des travailleurs. Ils ont affirmé que Termont avait modifié les horaires de manière punitive.
Lorsque les travaux ont débuté jeudi matin au port de Montréal, ils ont touché les deux terminaux responsables de la manutention de 40% du trafic de conteneurs du port et de 15% du total des opérations du port de Montréal. Termont gérait plus de 500 000 conteneurs chaque année et avait une entente à long terme pour gérer les activités de la Mediterranean Shipping Company au port.
Le syndicat a déclaré qu'il mettrait fin à la grève s'il parvenait à s'entendre sur les règles de travail. Les dirigeants syndicaux se sont dits confiants que les questions salariales pourraient être facilement réglées, proposant une augmentation salariale de 20% sur quatre ans. Cette proposition correspondait aux conditions offertes aux débardeurs des ports d'Halifax et de Vancouver.
Cette grève prévue fait suite à une grève de 24 heures, dimanche, qui a paralysé le port de Montréal et au refus d'accepter tout travail supplémentaire depuis le 10 octobre. De plus, le syndicat a mené une grève de trois jours contre Termont le mois dernier.
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), qui représente les petites et moyennes entreprises du Canada, a vivement critiqué le syndicat dimanche. Elle a exhorté le gouvernement fédéral à intervenir et avait déjà proposé de fournir un médiateur spécial. Le gouvernement n'a toutefois pas appuyé cette offre et n'a pas encore pris de mesures supplémentaires pour résoudre le conflit.
« La seule raison pour laquelle les débardeurs sont en grève, c’est parce qu’ils le peuvent. Ils n’ont aucun remords pour le préjudice économique et l’incertitude que leurs actions causent », a déclaré Jasmin Guenette, vice-président aux affaires nationales de la FCEI.
Les PME canadiennes sont une fois de plus les victimes collatérales des actions irresponsables des syndicats. » Elle a soutenu que « les lois du travail favorisent trop les grands syndicats. Le gouvernement fédéral doit déclarer les ports comme des services essentiels pour garantir leur fonctionnement. Cela protégerait notre chaîne d’approvisionnement et nos PME et empêcherait des actions syndicales comme celle qui se déroule actuellement au port de Montréal. »
L'année dernière, une frustration similaire s'est manifestée lorsque les ports de la côte ouest du Canada ont été perturbés par un conflit contractuel avec le syndicat des débardeurs.
Le gouvernement fédéral est intervenu pour aider à résoudre ce conflit et a promis d’enquêter sur la question.
Le récent conflit sur la côte Ouest concernait les contrats de 700 contremaîtres et avait été controversé, le Conseil canadien des relations industrielles ayant récemment statué que le syndicat avait conclu une négociation de mauvaise foi.
Alors que l'autorisation de grève sur la côte ouest devait expirer le 2 novembre, le syndicat local 514 des débardeurs et magasiniers internationaux et la British Columbia Maritime Employers Association ont convenu avec les médiateurs fédéraux de reprendre les négociations contractuelles à partir du 29 octobre. Les tentatives précédentes du syndicat de faire grève dans les installations de DP World ont été bloquées par les régulateurs du travail.